
Le commerce illicite continue de gangrener les économies africaines, compromettant la sécurité des citoyens, la compétitivité des entreprises et les recettes publiques.
Pourtant, certains pays du continent se distinguent par leurs efforts de lutte.
La Presse — Le commerce illicite touche un large éventail de produits allant des médicaments contrefaits aux espèces sauvages, en passant par les stupéfiants, les armes et les matières premières. Il n’engendre pas uniquement des pertes de recettes publiques, mais impacte aussi négativement des entreprises légitimes, tout comme les citoyens qui risquent d’être exposés à des produits non conformes, voire dangereux.
La Tunisie, Maurice et le Maroc sont les pays africains les plus performants dans la lutte contre le commerce illicite, selon l’édition 2025 du classement « Illicit Trade Index » publié par l’Alliance transnationale pour la lutte contre le commerce illicite (Tracit).
L’indice se base sur 37 indicateurs pour évaluer les performances de 158 pays en matière de lutte contre le commerce illicite qui couvre, entre autres, le trafic de stupéfiants, d’armes, de produits contrefaits, de médicaments, d’espèces sauvages, de produits soumis aux droits d’accise (tels que l’alcool et le tabac), de matières premières (telles que le pétrole et les ressources minérales) et de biens du patrimoine culturel.
Ces indicateurs sont répartis sur six piliers : fiscalité et environnement économique, cadre réglementaire et application de la loi, facteurs de criminalité encourageant le commerce illicite, commerce, douanes et frontières, intermédiaires de la chaîne d’approvisionnement et indicateurs sectoriels du commerce illicite.
Le continent affiche un score moyen de 40,8 points.
Le score global de chaque pays étudié est mesuré sur une échelle de 0 à 100. Il représente la moyenne des notes des six piliers. Les pays sont classés du plus performant en matière de lutte contre le commerce illicite au moins performant.
À l’échelle africaine, la Tunisie tient le haut du pavé avec un score de 59 points. Ce pays d’Afrique du Nord, qui occupe le 37e rang mondial, réalise ses meilleures performances dans le pilier « commerce, douanes et frontières » (76,4 points), mais affiche des scores plus faibles dans le pilier « cadre réglementaire et application de la loi » (48,6 points) et « indicateurs sectoriels du commerce illicite (47,8 points).
Avec un score de 54,3 points, Maurice (48e rang mondial) occupe la deuxième marche du podium à l’échelle africaine devant le Maroc (53e), l’Afrique du Sud (60e), la Côte d’Ivoire (65e), l’Egypte (70e), l’Algérie (84e), le Cap-Vert (86e) et le Botswana (89e), alors que le Kenya (99e rang mondial) ferme le Top 10 africain. Globalement, l’Afrique affiche un score moyen de 40,8 points, avec des écarts allant de 59 à 29,7 points contre une moyenne mondiale de 49,9 points.
Les pays du continent étudiés réalisent leurs meilleures performances globales dans le pilier « fiscalité et environnement économique » (52,6 points) et leurs pires performances dans le pilier « intermédiaires de la chaîne d’approvisionnement» (21,7 points).